Niki Demiller

A l’automne, Niki Demiller nous propulsait dans son road movie musical et social avec L’Asphalte, un titre électrique et urgent. Septembre à nouveau est le deuxième extrait de son premier album Autopsie de l’homme qui voulait vivre sa vie. C’est la rentrée dont on ne veut pas. Le retour des congés où l’on sait que l’année sera aussi vaine que celle passée. Vide de sens et de promesses car on vit sans s’écouter, prisonnier de ses projections et lubies. C’est une narration en talk over, comme une carte postale de travail, envoyée du bureau pour une promesse de changement. Il commence sur une introduction au piano, un clin d’œil au travail de William Sheller sur le titre Symphoman, qui viendrait rencontrer Brian Eno dans sa période expérimentale sur l’album Another Green World. Le gimmick de piano droit entêtant en ostinato se laisse détourner de son usage habituel à travers diverses réverbérations larges et bandes à échos. Le tout est appuyé par des arrangements toujours en mouvement, vacillant entre intensité pop-rock et la mélancolie de la chanson française légèrement influencée par la musique classique. Les parties de cordes viennent enfin faire un contre point triomphal, pour marquer les rêves de changement et de révolution de vie du protagoniste.