Sisyphes

Sisyphes est né tel un phœnix des ruines d’une vie antérieure trop agitée. Tout comme le Mythe de Sisyphe, ils charrient allègrement et inlassablement leur roc le long du front de mer de cette excentrique ville balnéaire du sud de l’Angleterre qu’est Margate. Il s’agit du nouveau projet de Geoffrey Papin, ancien guitariste et songwriter dans La Houle, et de ses partenaires de toujours, Clémentine Blue (Tiger Lion), John Davies (Michael A Grammar, Traams) et Jimi Tormey (Gang).

Influencé par l’avant pop de Stereolab, Broadcast ou Julien Gasc, secoué par une vague de guitares et de synthés hérités de la scène shoegaze écossaise ou irlandaise, de Cocteau Twins à My Bloody Valentine, Sisyphes reste définitivement pop avec une goutte d’acide abrasif.

Comme le Kautrock pourrait puiser son inspiration de l’éternel retour de Nietzsche, leurs titres ne s’éloignent jamais de la philosophie de Camus et de son « Mythe de Sisyphe ». C’est un essai absurde de murmurer le fond de sa pensée au creux d’un mur épique de guitares, de susurrer des mots d’amour à l’orgueil chaotique du monde. C’est la capture d’une certaine naïveté, la naissance d’un nouveau roc, à charrier toujours aussi allègrement, vers les sommets agités d’un Mont Analogue.